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Acouphène : aller mieux grâce à la sophrologie

acouphène

Lorsqu’une personne acouphénique vient voir un sophrologue, en général il a déjà vu X médecins et X spécialistes.
Alors qu’espère t-il ?

Il vient chercher une solution pour faire taire ce bruit étrange localisé dans sa tête et dont souvent il ne comprend pas l’origine.

Les acouphènes apparaissent subitement et pour celui qui en est atteint, il est urgent de savoir ce que c’est, d’où ça vient, de mettre une explication rationnelle sur ce phénomène, de se rassurer.

Faisons un tour d’horizon de l’acouphène sous l’œil la sophrologie.

    • Qu’est ce qu’un acouphène, d’où provient-il, comment ça s’installe ?

Les acouphènes sont une dysfonction auditive. Une personne qui en souffre entend des sons, jour et nuit, « dans l’oreille » ou « dans la tête » : sons aigus, sifflements, bourdonnements.
Les acouphènes sont le plus souvent perçus dans une seule oreille mais peuvent aussi être bilatéraux.
Ils s’accompagnent de perte auditive dans plus de 85 % des cas et d’hyperacousie, intolérance au bruit, dans 40 % des cas.
Surtout, ce qu’il faut retenir : ce n’est pas une maladie, c’est un symptôme.

L’apparition d’un acouphène peut avoir de multiples origines.
Par exemple, il peut se manifester en cas de pathologie du système auditif comme la maladie de Ménière. Il peut aussi être lié à un neurinome de l’acoustique, une toxicité médicale ou à de l’hypertension. Dans la majorité des cas, pourtant, il survient suite à un choc traumatique ou à une usure de l’oreille liée à l’âge.

Il semble que l’acouphène soit généré dans l’oreille interne suite à un dysfonctionnement des cellules ciliées internes (trauma sonore, presbyacousie ou toxicité médicale) entrainant des décharges nerveuses importantes dont le filtrage n’est plus assuré par les centres supérieurs.
Ces décharges anormales qui seraient à l’origine des acouphènes cheminent vers les voies auditives et atteignent le cortex auditif où elles sont interprétées comme un bruit.
L’acouphène dû à un trauma sonore disparaît généralement dans les 24H mais parfois il se pérennise.

    • Que se passe-t-il pour le patient ?

Le vécu de l’acouphène et de l’hyperacousie va de la gêne occasionnelle et légère jusqu’à l’entrave profonde de toute vie psycho-sociale.
Pour 75 à 80 % des patients, et généralement en six à douze mois, une habituation se met en place.
Pour les 20 à 25 % restants, l’acouphène devient au contraire un problème crucial très handicapant dans divers aspects de la vie quotidienne, entraînant une série de réponses comportementales témoignant d’un stress important.

De plus, il semble que plus on réagit négativement à la manifestation de son acouphène plus on renforce sa perception. Le vécu de l’acouphène est donc en lien avec la nature du patient.
Les personnes acouphéniques de nature anxieuse et stressée auront tendance à renforcer le symptôme obsessionnel. Elles auront de la difficulté à prendre de la distance ce qui aura pour effet de générer de la fatigue psychique et physique.

    • Que veut le patient acouphénique ?

Lorsque l’acouphène apparaît, c’est souvent insupportable, la personne n’a qu’une seule demande, que ce bruit disparaissent.

Puis, après avoir écarté les causes médicales éventuelles, le patient souhaite surtout être compris dans sa douleur, écouté, entendre un discours positif et trouver une solution pour mieux vivre avec son acouphène.

D’un point de vue corporel, il souhaite que la douleur due à l’acouphène s’atténue voire disparaisse, que les tensions se relâchent, que la pression diminue car toute pression amplifie l’acouphène. Il souhaite aussi devenir moins obsessionnel vis à vis de son symptôme. En un mot il souhaite retrouver la sérénité.

    • Quel est le rôle du sophrologue ?

Le sophrologue doit s’assurer que le patient à bien consulté un spécialiste, au moins un médecin ORL, qu’il a passé les tests qui permettent d’écarter les causes médicales.
Il va bien sûr donner quelques recommandations comme éviter l’exposition aux sons forts, éviter le silence, ne pas s’isoler, éviter la prise excessive d’alcool ou de boissons excitantes comme le café, pratiquer une activité physique.
Mais il va surtout accompagner son patient dans la gestion du stress et de la douleur induits par l’acouphène avec des techniques sophrologiques.
Quelques techniques vous sont expliquées ici.

La sophrologie permet aux acouphéniques d’apprendre à se détendre, à récupérer de la fatigue physique et nerveuse. Elle permet également de mettre à distance les bruits parasites, d’apprivoiser les sons et de mieux gérer les émotions.

La sophrologie contribue à mettre en place le processus d’habituation et permet ainsi au patient de retrouver une meilleure qualité de vie. On dit qu’il y processus d’habituation lorsqu’un stimulus de quelque nature que ce soit, n’entraîne plus aucune réaction du système nerveux.

    • Combien de séances sont conseillées ?

On conseille le plus souvent de 5 à 6 séances en individuel pour démarrer, plus si nécessaire.
Le sophrologue doit sensibiliser le patient sur le fait que l’entraînement sophrologique fait partie de la méthode, que la pratique est nécessaire pour obtenir un changement.

Des séances collectives peuvent également être une solution pour faire perdurer les bienfaits, échanger avec le groupe sur son vécu d’acouphénique, sortir de son isolement.

Être conscient que la sophrologie ne fait pas disparaître l’acouphène mais permet de mieux vivre avec est déjà un premier pas vers le mieux-être.
Rappelons toutefois que sensibiliser toute personne au bruit, lui recommander d’éviter de s’exposer inutilement et trop souvent à des volumes sonores très élevés reste une règle de bon sens applicables à tous, acouphénique ou non.

Par Corinne Bontemps, sophrologue caycédienne

Photographie par Avava ( recadrée pour les besoins du blog )

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