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Obésité, que se passe-t-il dans notre microbiote ?

Depuis quelques années, les scientifiques s’intéressent de très près au microbiote dans le cadre de la recherche sur l’obésité. D’un côté, l’épidémie d’obésité se propage à vitesse Grand V et de l’autre on accorde de plus en plus de place à notre intestin et à ses milliards d’habitants. La question est donc légitime.

Tour d’horizon de la recherche sur l’obésité et le microbiote

En 20041 déjà, des chercheurs de l’université de Washington ont mis en évidence que le transfert de microbiote de souris obèses à des souris sans microbiote (nées et élevées en milieu totalement stérile) rendaient ces dernières obèses par augmentation de l’absorption des sucres. En 20152, des travaux menés sur des souris à l’université de Genève ont montré qu’à ration égale, des souris dépourvues de microbiote intestinal étaient protégées de l’obésité par rapport à des souris ayant un microbiote. Les souris possédant un microbiote auraient plus de graisse blanche que les autres. La graisse blanche, en excès, favorise diabète et résistance à l’insuline et ce sont les cellules qui la composent qui sont capables de se remplir indéfiniment de graisses.

Bien entendu, il n’est pas envisageable de vivre sans microbiote, indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, mais cela ouvre la voie à une interrogation de taille. Que se passe-t-il dans ce microbiote pour que certains soient facilement en surpoids ou obèse mais pas d’autres ?

Et bien cette injustice, on la doit à une famille bien précise de bactéries intestinales. On fait les présentations.

Les firmicutes, ces bactéries qui nous « gonflent »

Voilà, on y est, des coupables sont désignés. Dans l’intestin, nous possédons un microbiote colonisé par une multitudes de bactéries de différentes grandes familles parmi lesquels deux prédominent : les bactéroïdètes composés d’environ 20 genres de bactéries et les firmicutes composés de plus de 250 genres de bactéries. Ces Capulet et Montaigu de la flore intestinale sont normalement à l’équilibre.

Mais, des chercheurs3,4,5 se sont aperçus que chez les personnes obèses, les firmicutes sont en majorité. Or les firmicutes ont une meilleure capacité à digérer les glucides complexes que les autres et ainsi favorisent un apport calorique supérieur. Par ailleurs, on sait qu’une trop grande quantité de glucides libérée dans le sang favorise le stockage graisseux et l’insulino-résistance par surstimulation de la production d’insuline.

Ces mêmes chercheurs ont aussi constaté que l’amincissement progressif provoquait un retour à l’équilibre. Et il y a fort à parier que l’équilibre se refasse tout simplement parce que lors d’un régime amincissant, on consomme moins de glucides dont les firmicutes sont friands et plus de légumes qui favorisent une bonne flore intestinale.

Rééquilibrer sa flore pour perdre du poids, une idée à suivre

Et, comme souvent en termes de santé publique, quand ces recherches ont commencé à faire du bruit, une panique collective a vu le jour. On a commencé à pointer du doigt les aliments enrichis en probiotiques et par extension les probiotiques en disant qu’ils faisaient grossir. La rumeur a bien couru et court encore mais cela est bien réducteur car tous ne font pas grossir, la preuve.

Quoi qu’il en soit, favoriser un bon équilibre de la flore intestinale est indispensable. Ainsi faire le choix de probiotiques de qualité sera de toute façon toujours bénéfique dans le cadre d’un amincissement et après.

En effet, notre patrimoine microbien intestinal se constitue dans les premières années de vie et nous aurons donc forcément plus ou moins de prédispositions à grossir. De fait, si l’équilibre microbien revient à la normale en fin de régime, il a toutes les chances de se déséquilibrer à nouveau si la personne ne reste pas à vie au régime. Alors, l’utilisation de probiotiques pour maintenir cet équilibre et éviter que notre assiette ne « profite » sans pour autant se priver en permanence est une excellente solution de maintien du poids de forme.

Un micronutritionniste sera le plus à même de vous aider à atteindre votre objectif et à choisir le probiotique le plus adapté à votre état de santé général.

1.Fredrik Bäckhed, Hao Ding, Ting Wang, Lora V. Hooper, Gou Young Koh, Andras Nagy, Clay F. Semenkovich, Jeffrey I. Gordon Proc Natl Acad Sci U S A. The gut microbiota as an environmental factor that regulates fat storage. 2004 Nov 2; 101(44): 15718–15723. Published online 2004 Oct 25. doi: 10.1073/pnas.0407076101 PMCID: PMC524219

2.Nicolas Suárez-Zamorano, Salvatore Fabbiano, Claire Chevalier, Ozren Stojanović, Didier J Colin, Ana Stevanović, Christelle Veyrat-Durebex, Valentina Tarallo, Dorothée Rigo, Stéphane Germain, Miroslava Ilievska, Xavier Montet, Yann Seimbille, Siegfried Hapfelmeier & Mirko Trajkovski. Microbiota depletion promotes browning of white adipose tissue and reduces obesity. Nature Medicine volume 21, pages 1497–1501 (2015) doi:10.1038/nm.3994

3.Ley RE, Turnbaugh PJ, Klein S, Gordon JI. Microbial ecology: human gut microbes associated with obesity. Nature. 2006 Dec 21;444(7122):1022-3.

4.Santacruz A, Marcos A, Wärnberg J, Martí A, Martin-Matillas M, Campoy C, Moreno LA, Veiga O, Redondo-Figuero C, Garagorri JM, Azcona C, Delgado M, García-Fuentes M, Collado MC, Sanz Y. Interplay between weight loss and gut microbiota composition in overweight adolescents. Obesity. 2009 Oct;17(10):1906-15.

5.Balamurugan R, George G, Kabeerdoss J, Hepsiba J, Chandragunasekaran AM, Ramakrishna BS. Quantitative differences in intestinal Faecalibacterium prausnitzii in obese Indian children. British Journal of Nutrition. 2009 Oct 23:1-4.

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